Le 29 septembre 2020, M. Aymeric Houstin, doctorant au sein du Département de Biologie Polaire du Centre Scientifique de Monaco (CSM), a soutenu sa thèse de Doctorat de l'Université de Strasbourg (UNISTRA - École Doctorale 414 des Sciences de la Vie et de la Santé - France), dans la salle de conférences du CSM.
Le jury était composé des Professeurs et Docteurs Denis Allemand (Président du Jury, Directeur Scientifique du CSM), Lorien Pichegru (Rapporteur externe, Coastal and Marine Research Institute Nelson Mandela Metropolitan University - Afrique du Sud), Philip Trathan (Rapporteur externe, British Antarctic Survey - UK), Jean-Patrice Robin (Examinateur interne, IPHC CNRS/UNISTRA - France), Daniel P. Zitterbart (Membre invité, Woods Hole Oceanographic Institution - USA), ainsi que de ses directeurs de thèse Céline Le Bohec (CSM - Monaco ; DEPE-IPHC-CNRS/UNISTRA - France) et André Ancel (DEPE-IPHC-CNRS/UNISTRA - France).
Au cours de sa thèse, M. Aymeric Houstin s’est intéressé à l’écologie en mer du Manchot empereur (Aptenodytes forsteri) et plus précisément aux stratégies spatio-temporelles de prospection et de recherche alimentaire, ainsi qu’à l’évaluation des outils méthodologiques et de conservation chez cette espèce.
Espèce emblématique du continent blanc, le Manchot empereur est avant tout un prédateur supérieur ainsi qu’une espèce bio-indicatrice et parapluie qui joue un rôle clé au sein des écosystèmes antarctiques. En première ligne face au changement climatique et ses conséquences, il reste cependant beaucoup à apprendre sur la répartition et les activités en mer de ces oiseaux marins. L’utilisation du biologging (capteurs miniatures embarqués sur les animaux, tels que les GPS, ARGOS, profondimètre ou accéléromètre) permet d’affiner la compréhension des interactions existant entre une espèce et les différentes composantes (biotiques et abiotiques) de son environnement dans un souci notamment de gestion, de conservation et d’estimation des potentialités d’adaptation future aux changements globaux.
Les travaux de thèse de M. Aymeric Houstin ont permis de développer de nouvelles méthodes de capture et de déploiement de biologgers afin d’augmenter la durée des suivis en mer et de limiter le dérangement des individus lié à la contention et l’équipement. Grâce à l’analyse spatio-temporelle des données récoltées par le suivi d’individus de différents âges, statuts reproducteurs et issus de différentes colonies autour de l’Antarctique, ses travaux ont permis d’explorer les comportements et stratégies de prospection et de recherche alimentaire présents chez cette espèce, et d’examiner l’influence des conditions environnementales et de l’habitat sur ces paramètres. Outre leur intérêt fondamental évident, ces informations sont également essentielles pour évaluer le degré de protection de l’espèce à l’échelle de l’océan Austral et élaborer de plans stratégiques de conservation et gestion globale, telle que la mise en place de réseaux d’Aires Marines Protégées autour du continent Antarctique. En effet, dans ce contexte, les résultats de la thèse de M. Aymeric Houstin révèlent que les efforts de conservation existants et prévus dans l'océan Austral n'assurent pas une protection efficace des manchots empereurs.
M. Aymeric Houstin a été vivement félicité pour son travail de recherche, la qualité de son manuscrit de thèse rédigé en anglais, sa présentation orale et une discussion animée pluridisciplinaire également en anglais. Il a obtenu le diplôme de Docteur en Sciences de la Vie et de la Santé de l'Université de Strasbourg (France).