Publication d'un ouvrage sur les villes résilientes au changement climatique : l'économie environnementale auteur de deux chapitres

Le Dr Nathalie Hilmi, responsable de la thématique d'économie environnementale au Centre Scientifique de Monaco, est co-auteur de deux chapitres dans le livre intitulé « Climate-Resilient Cities Priorities for the Gulf Cooperation Council Countries » édité par Anvita Arora, Fateh Belaïd et Sara Lechtenberg-Kasten et publié par Springer. La série « Contributions to Economics » offre un débouché à la recherche innovante dans tous les domaines de l'économie. Les livres publiés dans la série sont principalement des monographies et des ouvrages à auteurs multiples qui présentent de nouveaux résultats de recherche sur un sujet clairement défini, mais les volumes contribués et les actes de conférence sont également pris en compte. Tous les livres sont publiés en version imprimée et électronique et font l'objet d'une diffusion et d'une promotion à l'échelle mondiale. La série et les volumes publiés sont indexés par Scopus et ISI. 

Les deux articles abordent des solutions innovantes pour faire face aux défis environnementaux contemporains, en mettant l'accent sur l'importance de l'intégration des technologies et des approches basées sur la nature.

Le premier article, "Grey Carbon—A New Nature-Positive Carbon Removal Technology for the Built World", présente le concept de carbone gris comme une solution technologique pour réduire les émissions de CO2 dans le secteur de la construction, qui représente 38 % des émissions mondiales. Cette technologie vise à dissocier le développement économique de la pollution, en offrant une méthode d'élimination du carbone qui complète les efforts naturels. En utilisant des matériaux de construction à base de carbone gris, les Bahamas, par exemple, peuvent répondre à la demande de logements tout en contribuant à la séquestration du carbone. Ce processus non seulement réduit les émissions, mais génère également des crédits de carbone qui peuvent avoir une valeur économique significative.

Le second article, "Resilience of Small Islands: Unveiling Nature-Based Solutions for Sustainable Futures", se concentre sur la résilience des petites îles face aux défis environnementaux, sociaux et économiques. Il souligne l'importance des solutions basées sur la nature pour renforcer cette résilience. En intégrant les services écosystémiques et les connaissances traditionnelles, ces solutions permettent aux communautés insulaires de s'adapter aux impacts du changement climatique et de promouvoir un développement durable.

Les deux articles partagent une vision commune : la nécessité d'adopter des approches hybrides qui combinent technologie et nature pour faire face aux défis environnementaux. Le carbone gris, en tant que technologie innovante, peut être considéré comme une extension des solutions basées sur la nature, car il cherche à réduire les émissions tout en soutenant le développement durable. De plus, les petites îles, souvent vulnérables aux effets du changement climatique, peuvent bénéficier de l'intégration de technologies comme le carbone gris dans leurs stratégies de résilience, en utilisant des matériaux de construction durables qui contribuent à la fois à l'économie locale et à la protection de l'environnement.

En conclusion, ces deux articles mettent en avant l'importance d'une approche intégrée qui valorise à la fois les innovations technologiques et les solutions naturelles pour construire un avenir durable et résilient.



Publications: 

Chami R., Cosimano T., Hilmi N., Nieburg D., Swisher R. (2025). Grey Carbon—A New Nature-Positive Carbon Removal Technology for the Built World. In: Arora, A., Belaïd, F., Lechtenberg-Kasten, S. (eds) Climate-Resilient Cities. Contributions to Economics. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-031-73090-0_12


Résumé : L'humanité est engagée dans une course pour réduire les niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Les émissions doivent être réduites tout en accélérant l'élimination nette du dioxyde de carbone (CDR). Historiquement, l'élimination du carbone a été prise en charge par la nature « verte » et « bleue » : les terres, les zones côtières et les océans. Avec l'augmentation de la population mondiale, les effets du changement climatique et l'urbanisation croissante, il est clair que la nature ne peut pas prendre en charge la totalité de l'absorption nette du dioxyde de carbone. Les systèmes naturels sont menacés, ce qui met en péril leur capacité à maintenir le même taux de séquestration du carbone. La technologie créée par l'homme doit être plus performante. Le sixième rapport d'évaluation du GIEC (AR6) met en évidence un mélange de solutions de réduction des émissions de carbone basées sur la nature et la technologie qui seront nécessaires. Nous examinons ici une nouvelle solution de réduction des émissions de carbone pour le secteur de la construction, qui est responsable de 38 % des émissions mondiales de CO2. Étant donné que le changement climatique ne fait qu'accroître la demande en matière de construction, nous devons réimaginer comment et avec quoi nous construisons. Nous avons besoin de technologies de construction qui peuvent aider à contrôler les émissions de leur propre industrie tout en réduisant les émissions de CO2 dans l'atmosphère. C'est là que le « carbone gris » entre en jeu. Comme ses cousins bleu et vert, le carbone gris offre une élimination nette du carbone grâce aux technologies créées par l'homme et présente une voie qui dissocie la pollution et le développement. Nous présentons ici un exemple de cas où les Bahamas se tournent vers un produit de construction à base de carbone gris pour répondre à la demande de logements et à l'adaptation au climat. Nous décrivons la science qui sous-tend cette technologie CDR et appliquons des techniques d'évaluation financière pour calculer la valeur monétaire qui pourrait être dérivée des crédits de carbone gris. Nous montrons comment le carbone gris offre des avantages pour le climat, la nature et la communauté, grâce aux éléments suivants : l'évitement et l'élimination du CO2 pendant la production, l'élimination du carbone à plus long terme lorsque les matériaux continuent à vieillir, la protection des océans grâce à la réduction des déchets de saumure, et les avantages sociaux de la vente des crédits de carbone gris. Nous montrons qu'une maison de 1250 pieds carrés construite avec ce ciment peut fournir 170,94 tCO2e de crédits sur 20 ans pour une valeur actuelle de 38 145 dollars par maison et de 57,22 millions de dollars pour 1500 maisons. Nous concluons que le carbone gris peut atténuer les émissions du monde bâti tout en contribuant à un avenir dans lequel la biosphère et la technosphère, les solutions climatiques bleues, vertes et grises, coexistent en tant qu'alliées du bien-être humain et de la stabilisation du climat.
 

Hilmi N., Crisóstomo M., Bermudo A., Chami R., Imbert N., Duarte C.M. (2025). Resilience of Small Islands: Unveiling Nature-Based Solutions for Sustainable Futures. In: Arora, A., Belaïd, F., Lechtenberg-Kasten, S. (eds) Climate-Resilient Cities. Contributions to Economics. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-031-73090-0_13


Résumé : Ce chapitre explore la résilience inhérente des petites îles face à des défis multiformes et examine le rôle central des solutions basées sur la nature pour assurer leurs trajectoires durables. Les petites îles, qui possèdent des écosystèmes et des patrimoines culturels uniques, sont confrontées à des vulnérabilités accrues en raison de leur taille, de leur isolement géographique et de leur exposition à divers facteurs de stress environnementaux, sociaux et économiques. Au milieu de ces défis, le concept de résilience apparaît comme une lueur d'espoir, représentant la capacité de ces îles à s'adapter, à résister et à se transformer. S'appuyant sur une analyse exhaustive de la littérature et des études de cas, ce chapitre étudie les diverses dimensions de la résilience des petites îles. Il examine l'interaction complexe entre les systèmes naturels et les sociétés humaines, en montrant comment les solutions basées sur la nature servent de catalyseur au renforcement de la résilience. De l'exploitation des services écosystémiques à l'intégration des connaissances traditionnelles et des technologies innovantes, ces solutions offrent des voies durables qui renforcent la résilience des petites îles. Ce chapitre souligne l'importance des approches fondées sur la nature pour atténuer les effets du changement climatique, la perte de biodiversité et les vulnérabilités socio-économiques. Il met en lumière les initiatives réussies et les meilleures pratiques, en élucidant leur contribution au renforcement des capacités d'adaptation et à la promotion du développement durable dans les contextes des petites îles. En outre, ce chapitre souligne la nécessité d'adopter des approches holistiques et participatives, en engageant les communautés locales, les décideurs politiques et les parties prenantes dans la co-conception et la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature. Il plaide en faveur de l'intégration de la sagesse indigène, de la gestion communautaire et de stratégies innovantes adaptées aux contextes locaux afin d'amplifier les efforts de résilience. En définitive, ce chapitre vise à souligner l'importance des solutions fondées sur la nature en tant qu'outils indispensables pour renforcer la résilience des petites îles. En reconnaissant et en exploitant les capacités intrinsèques des écosystèmes, des sociétés et des cultures, il plaide en faveur d'un changement de paradigme vers un avenir durable, où les petites îles prospèrent en harmonie avec la nature.
 

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Dr Nathalie Hilmi