Le CSM participe à un projet de recherche sur la nutrition des coraux financé par l'ANR

L’Agence Nationale de la Recherche française (ANR) finance chaque année des projets de recherche collaborative, réalisés entre plusieurs laboratoires internationaux. Seuls 12% des meilleurs projets sont financés. Le projet "BOOST" porté par l'Unité Mixte de Recherche Écologie Marine Tropicale des Océans Pacifique et Indien (UMR ENTROPIE) en collaboration avec l'équipe d’Écophysiologie Corallienne du CSM, l'Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO) à Marseille, le Laboratoire des Sciences de l'Environement marin (LEMAR) à Brest, le Laboratoire d'Océanographie microbienne (LOMIC) à Banyuls-sur-Mer et des équipes américaines (Duke University) et d'Arabie Saoudite (KAUST) fait partie d’un des projets financés cette année. Le projet porte sur la nutrition des coraux qui est un atout majeur pour ces organismes face aux vagues de chaleur marine. 

Les récifs coralliens sont des points chauds majeurs de la biodiversité et revêtent également une importance capitale pour de nombreux pays riverains, car ils génèrent des dizaines de milliards de dollars chaque année. Toutefois, avec le réchauffement climatique, les événements thermiques extrêmes, connus sous le nom de vagues de chaleur marine, ont des effets dévastateurs sur ces écosystèmes. Selon les derniers rapports du GIEC, un réchauffement supérieur à 1,5 °C endommagerait gravement près de 90 % des récifs tropicaux. Les vagues de chaleur provoquent un blanchissement massif des coraux scléractiniaires, qui sont les principaux constructeurs de récifs. Ce phénomène correspond à la rupture de la symbiose entre les coraux et leurs algues symbiotiques, lesquelles fournissent aux coraux une grande partie du carbone fixé par photosynthèse et couvrent plus de 90 % de leurs besoins énergétiques. Par conséquent, le blanchissement prive les coraux de leur principale source de nutriments fournie par les symbiontes, ce qui peut les conduire à la famine et, en cas de stress prolongé, à la mort, à moins que les coraux ne puissent consommer du plancton. Des études ont montré que la consommation de plancton rend les coraux plus résistants au blanchissement. Ainsi, les zones riches en plancton et en matière organique peuvent jouer un rôle essentiel dans la survie des coraux en leur fournissant des sources d'énergie externes et en leur servant de refuge face au changement climatique. Toutefois, il reste encore plusieurs questions à élucider, notamment :

  1. Démontrer que les coraux prospérant dans les récifs riches en plancton présentent des performances métaboliques supérieures et une plus grande résistance aux vagues de chaleur.

  2. Vérifier si les coraux qui ne se trouvent pas dans des zones riches en plancton peuvent être transplantés et survivre dans des zones riches en plancton.

  3. Étudier si les propriétés des tissus coralliens reflètent les caractéristiques nutritives de l'eau de mer environnante.

     


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Dr Christine Ferrier-Pagès