Le CSM a participé à la COP 28

Le CSM a été représenté à la COP 28 par le Dr Nathalie Hilmi, responsable de la thématique d'Économie Environnementale. Elle a présenté les résultats de ses travaux sur les différentes thématiques de recherche allant du Carbone Bleu et les solutions basées sur la Nature à l'Économie Bleue et la finance durable. Elle a aussi présenté les recommandations politiques issues des workshops qu’elle a co-organisé. Premièrement, celui sur la “Blue Economy Rountable: fishing” co-organisé avec la Fondation Meri lors de Monaco Ocean Week de mars 2023. Deuxièmement, celui sur le capital naturel co-organisé avec BNP Paribas en novembre 2023. Grâce à ses travaux, le logo du CSM était inscrit sur le pavillon “Science for Climate Action” du GIEC. Elle a aussi participé à un groupe de travail sur l’acidification des océans organisé par l’AIEA et a modéré un panel sur le pavillon de l’IUCN sur la question “La finance est-elle le point de convergence des aspects scientifiques et socio-économiques des solutions fondées sur la nature pour la mer ?”. Elle a enfin participé a un panel sur le pavillon Just Transition portant sur la valorisation du capital naturel. 

Si la COP 28 a été critiquée par de nombreux détracteurs, elle a surtout permis des avancées notamment en matière des énergies fossiles et du système alimentaire.
La 28e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP 28), qui s'est tenue à Dubaï, a marqué un tournant important en abordant des questions cruciales liées à l'élimination progressive des combustibles fossiles et à la transformation des systèmes alimentaires. La conférence a rassemblé différents pays pour relever les défis urgents posés par le changement climatique. Bien que les résultats soient consultatifs, on peut espérer qu'ils tracent une trajectoire de transformation.


 Principaux faits marquants :

1.    Mesures d'adaptation :

  • Le manque de mesures d'adaptation explicites est une préoccupation majeure.
  • Le "bilan mondial" (Global Stocktake - GST) a mis en évidence un écart de mise en œuvre entre les engagements et les actions nécessaires, soulignant la nécessité d'efforts d'adaptation urgents, progressifs et transformationnels.
  • L'objectif mondial en matière d'adaptation (Global Goal on Adaptation - GGA) a été finalisé et met l'accent sur la gouvernance inclusive, le leadership des peuples autochtones et l'équité sociale dans les stratégies d'adaptation.

2.    Élimination progressive des combustibles fossiles :

  • La COP 28 a marqué une étape historique vers la fin de l'ère des combustibles fossiles.
  • L'accord final contient un appel inédit à la "transition vers l'abandon des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques".
  • Des engagements ont été pris pour réduire les émissions de méthane, avec plus d'un milliard de dollars mobilisés pour l'action contre l'usage du méthane, et de nouveaux États ont adhéré à l'Engagement Méthane (Methane Pledge).
  • Des progrès notables dans le domaine des énergies renouvelables, puisque près de 120 États se sont engagés à tripler la capacité mondiale en matière d'énergies renouvelables et à doubler l'efficacité énergétique d'ici 2030.
3.    La nature, en particulier l'océan :
  • Un accent sans précédent sur la nature a été mis dans les négociations de la COP28, reconnaissant son rôle fondamental dans la lutte contre le changement climatique.
  • Des engagements significatifs en faveur de la conservation et de la protection des océans, y compris des alliances telles que l'ORCA (Alliance des centres de recherche biologique) qui s'engage à verser 250 millions de dollars et des promesses de création d'aires marines protégées dans le Pacifique.
  • L'Alliance mondiale pour la mangrove a obtenu 4 milliards de dollars pour restaurer 15 millions d'hectares de mangroves d'ici à 2030.
  • Le lancement d'initiatives telles que le Coral Reef Breakthrough, qui mobilise 200 millions de dollars pour les récifs coralliens, et l'adhésion de la Deutsche Bank à l'Ocean Risk and Resilience Action Alliance (Alliance pour la résilience et les risques océaniques).
  • Le GST a souligné l'importance des mesures d'atténuation et d'adaptation fondées sur les océans, en y faisant de multiples références tout au long du texte.
  • Des inquiétudes ont été exprimées quant à l'utilisation potentiellement abusive de l'océan comme solution d'atténuation des émissions de carbone et à la nécessité de déployer de véritables efforts de réduction des émissions.
4.    Les systèmes alimentaires :
  • Plus de 130 pays ont signé une déclaration sur l'agriculture durable, reconnaissant le rôle central des systèmes alimentaires dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre, et se sont engagés à intégrer l'agriculture et les systèmes alimentaires dans leurs plans d'action pour le climat.
  • La FAO a présenté une feuille de route décrivant des stratégies visant à aligner la production alimentaire mondiale sur les objectifs climatiques.
  • Les priorités comprennent une réduction de 25 % des émissions de méthane provenant du bétail, une réduction de 50 % des émissions de déchets alimentaires d'ici à 2030 et la promotion de la biodiversité dans les cultures.
  • S'engager à intégrer l'agriculture et les systèmes alimentaires dans les plans stratégiques, revoir les politiques pour les améliorer, augmenter les financements, accélérer les innovations et renforcer le système d'échange sont des actions clé prévues pour 2025.
En conclusion, si la COP28 a permis des avancées historiques en matière d'élimination progressive des combustibles fossiles, en plaçant l'agriculture durable et les systèmes alimentaires au premier plan des discussions sur le climat et en reconnaissant l'importance de la nature, le manque d'actions d'adaptation explicites reste un défi de taille. Le rôle crucial des océans a fait l'objet d'une reconnaissance sans précédent, mais des inquiétudes subsistent quant aux risques d'utilisation abusive et à l'urgence de véritables efforts de réduction des émissions. Alors que les nations se tournent vers les prochaines conférences des parties, la nécessité de traduire les engagements en actions concrètes devient primordiale.
 

Pour plus de renseignements, veuillez contacter :
Dr Nathalie Hilmi