Le lancement de cet essai clinique est l’aboutissement de deux décennies de recherche et de développement. C’est aussi le fruit d’une collaboration unique en son genre impliquant des laboratoires académiques et des associations de familles de patients (à l’origine de la biotech, SQY Therapeutics), empreinte de beaucoup de détermination et de persévérance. Une aventure entrepreneuriale faisant figure de nouveau modèle agile et vertueux de développement pour les médicaments innovants.
Ce projet n’aurait pas pu vu le jour sans l’action exceptionnelle de plusieurs personnalités et entités monégasques : l’Association Monégasque contre les Myopathies, et son fondateur M. Luc Pettavino, notre financeur, et S.A.S Le Prince Albert II de Monaco soutien indéfectible et essentiel de l’association depuis le premier jour.
Nous sommes aujourd’hui aux portes de la clinique humaine, avec tout le lot d’incertitudes et d’espoir qu’apporte la perspective d’un traitement enfin efficace pour la myopathie de Duchenne – maladie génétique qui touche 1 garçon sur 3500 dont étaient atteints 2 garçons en Principauté, Paul Pettavino (parti en 2016) et Philippe Ferreyrolles (parti en septembre dernier). SQY51 peut avoir un réel impact sur la qualité de vie et l’autonomie future des patients et nous espérons de tout cœur que cet essai nous permettra de le prouver.
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Titre de l’étude : Étude de phase 1/2a, monocentrique, ouverte, visant à évaluer l'innocuité, la pharmacocinétique et la pharmacodynamique de SQY51 chez des patients pédiatriques et adultes ayant reçu un diagnostic génétiquement confirmé de dystrophie musculaire de Duchenne, comprenant i) une phase 1 de 13 semaines à doses multiples croissantes, et ii) une phase 2a de 32 semaines.
Le candidat-médicament SQY51, évalué dans l’étude AVANCE 1, est destiné à une sous-population de patients Duchenne. Il s’agit d’un oligonucléotide antisens, constitué d’analogues nucléotidiques tricyclo-DNA, destiné à restaurer une quasi-dystrophine fonctionnelle par une approche de saut d’exon chez les garçons présentant une mutation éligible pour le saut d’exon-51 (10-15% des garçons atteints par la maladie).
L'étude AVANCE 1 est monocentrique, c’est-à-dire qu’elle se déroulera sur un seul site hospitalier ; le site de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches, en Ile-de-France, dans l’ouest-parisien. Elle inclura 12 patients et comprendra deux parties : une Phase 1 de 13 semaines, destinée à vérifier si le candidat- médicament SQY51 est bien toléré par les patients concernés (escalade de dose intra-patient : 2, 4, 6, 10, 16 et 25 mg/kg par intraveineuse), puis d’une Phase 2a de 32 semaines pour confirmer l'efficacité initiale de SQY51 dans une cohorte limitée de patients (3 cohortes recevant 10, 16 ou 25 mg/kg, à raison d’une injection par semaine pendant un mois suivi d’un mois de pause, le tout renouvelé 4 fois).
L’étude est dite « ouverte ». Cela veut dire que tous les patients recevront le médicament et qu’il n’y aura pas de groupe placebo (chaque enfant sera son propre témoin). Parmi les 12 patients inclus, il y aura des enfants ambulants, des enfants ayant perdu l’ambulation ou sur le point de la perdre, et des jeunes gens installés de longue date dans la maladie.
S’il est encore impossible de prédire avec exactitude l’amplitude des bénéfices conférés par SQY51 chez les patients ambulants, nous espérons une amélioration de la force musculaire et de la fonction motrice (en particulier la marche). Bien que généralement la cardiomyopathie associée à la myopathie de Duchenne ne se soit pas encore développée chez ces jeunes patients, une restauration de la dystrophine cardiaque, le plus tôt possible, est supposée prévenir/retarder les manifestations cardiaques ultérieures. De même, la nature du bénéfice fonctionnel chez les patients en fauteuil roulant reste une inconnue. A minima, il est raisonnable d’imaginer une amélioration des fonctions respiratoire et/ou cardiaque, deux critères essentiels associés à l'espérance de vie et à la qualité de vie des patients (e.g., prévenir le recours à la ventilation assistée). Cependant, il n'est pas déraisonnable d'imaginer une amélioration fonctionnelle globale, en particulier de la fonction des membres supérieurs, de la capacité de préhension, du maintien du tronc etc., en prévention d’une éventuelle arthrodèse. Au final, SQY51 peut avoir un réel impact sur la qualité de vie et l’autonomie future des patients, quand bien même ces derniers ne recouvrent pas l’ambulation.
[1] Dans le cadre du règlement européen sur les essais cliniques de médicament : numéro EU CT 2022-500703-49-01.
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Dr Luis Garcia
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