Les chercheurs de l'équipe de Physiologie et Biochimie du Département de biologie marine ont publié dans le « Journal of Experimental Biology », une nouvelle technique d’étude des changements environnementaux sur la santé des coraux et plus particulièrement sur leur processus de calcification. Ce travail combine l’utilisation d’un traceur fluorescent et la microscopie confocale, pour évaluer les modifications de la perméabilité des tissus coralliens lors de variations de la chimie de l'eau de mer, telle que l'acidification des océans.
Les ions et les molécules sont transportés de l’eau de mer vers le site de calcification des coraux à travers les tissus, soit activement à travers les cellules, soit, dans certains cas, passivement entre les cellules. Cette dernière voie, appelée voie paracellulaire, a été peu étudiée chez les coraux en raison des obstacles techniques liés à son analyse. L'équipe a surmonté ces obstacles en travaillant avec des coraux vivants de petite taille montés sur des lamelles de verre et observés avec un microscope confocal de pointe en présence de calcéine, une molécule fluorescente. Ce traceur a permis de suivre les taux d'échanges entre le site de calcification et l'eau de mer environnante. Les recherches ont notamment révélé que lors d’une exposition à une eau de mer acidifiée la voie paracellulaire devient plus "perméable", ce qui pourrait accroître la vulnérabilité des coraux dans ces conditions de stress et affecter la formation de leur squelette calcaire.
Très important aussi, ces recherches ouvrent la voie à d'autres travaux de l'équipe sur l’étude du passage de différents composés de l'eau de mer vers le site de calcification. Ce domaine de recherche fascine depuis des décennies les biologistes et les paléochimistes spécialisés dans les coraux, qui veulent savoir dans quelle mesure la composition du squelette des coraux reflète les conditions environnementales de l'eau de mer dans laquelle ces squelettes ont été formés.