Publication en Biologie Marine - Equipe de Physiologie

Une étude comparative de mesure de la calcification du corail

Les récifs coralliens sont soumis aux changements environnementaux tels que le réchauffement et l'acidification des océans. Pour évaluer l’état de santé de ces récifs, une approche est de mesurer de façon précise le taux de calcification des coraux. Il existe pour cela quatre méthodes qui sont couramment utilisées par la communauté scientifique avec chacune des avantages et des inconvénients tant au niveau du protocole expérimental que des résultats. Il s’agit de la mesure de l’anomalie de l'alcalinité totale, de l’anomalie du calcium, et de la mesure de l’incorporation dans le squelette d'isotopes radioactifs (Calcium 45) ou stables (Carbone 13).

Afin de comparer et évaluer ces différentes méthodes, une étude a été menée par un consortium impliquant plusieurs scientifiques d’instituts de recherche. Un chercheur de l'équipe de Physiologie/Biochimie du Centre Scientifique de Monaco, le Dr Éric Tambutté a participé à cette collaboration internationale impliquant également le Centro de Estudios Ambientales de Cienfuegos à Cuba, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique à Monaco, le Laboratoire Océanographique de Villefranche et l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales de Paris.

De nombreuses études ayant montré l’influence du pH sur les taux de calcification, les 4 méthodes ont été testées dans des eaux de mer à deux pH différents : une eau de mer « contrôle » avec un pH de 8.05 et une eau de mer avec un pH plus acide de 7.2.

L’étude a montré que les résultats de la méthode de mesure de l’incorporation du Carbone 13 sont différents de ceux des trois autres méthodes et surestiment probablement le taux de calcification. Bien que les raisons de cette différence restent à élucider, l’utilisation de cette technique qui nécessite de gros appareillages scientifiques n’est donc pas recommandée dans l’état actuel des connaissances. Cette étude riche en informations techniques ouvre la voie à de nouvelles études comparatives élargies à d’autres espèces de coraux ou autres organismes calcifiants tels que les mollusques ou les algues calcaires.

 

 

 


 

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