Etudier les signes précoces du blanchissement des coraux
Les effets néfastes du réchauffement climatique sur les coraux peuvent être intensifiés lors d’évènements de type El Nino, qui entraînent des pics anormaux d’augmentation de température. Ces pics se traduisent le plus souvent par un blanchissement massif de coraux, c’est à dire la perte des algues qui vivent en symbiose avec l’animal et qui contribuent à sa nutrition. Il est donc devenu urgent d’identifier les signes précoces émis par les coraux avant de blanchir. De même, il est urgent de connaître la capacité des coraux à survivre sans leurs algues, en se nourrissant de zooplancton (hétérotrophie). Une des causes physiologiques principale du blanchissement est la production, à l’intérieur des tissus des coraux, de stress oxydant, dû à l’accumulation de molécules réactives de l’azote (RNS) comme le peroxinitrite (ONOO-). Cependant, l’effet de ce composé n’a jamais vraiment été étudié.
Afin de mieux connaître l’effet d’une accumulation de ONOO- dans le phénomène de blanchissement ou l’importance de la nutrition hétérotrophe pour lutter contre le blanchissement, l’équipe d’Ecophysiologie du Centre Scientifique de Monaco a participé à une campagne de terrain, organisée par l’Université Fédérale du Rio Grande (FURG) et l’Université de Sao Paulo (USP). Les ONOO- et l’hétérotrophie ont été mesurés sur deux coraux (Mussismilia harttii et Millepora alcicornis), observés lors d’un phénomène naturel de blanchissement affectant trois récifs de l’Atlantique Sud.
Les résultats de cette étude ont été publiés dans une série spéciale « Interactions entre macro et microorganismes » du journal « Microorganisms ». Ils montrent que la production de ONOO- est en partie responsable du blanchissement des deux espèces de coraux étudiées, avec un pas de temps spécifique à chaque corail. De plus, nous avons montré qu’une augmentation d’hétérotrophie chez l’une des espèces corallienne a permis de retarder son blanchissement.
Plus largement, la mesure de ONOO- peut être un bon outil pour évaluer l’état de stress d’un corail. De même, la capacité des coraux à capturer le zooplancton peut également être un indicateur de résistance aux stress.
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