3e Workshop International du 12 au 14 janvier 2015

Impacts socio-économiques de l'acidification des océans sur les communautés côtières


Présentation Générale

En octobre 2008, la Déclaration de Monaco, rédigée à la demande de SAS le Prince Albert II, avait eu un très large retentissement dépassant largement la communauté scientifique (212 000 résultats sur Google au 24/01/2014). Une des principales recommandations aux décideurs politiques dans la Déclaration de Monaco était d'établir des liens entre les économistes et les scientifiques, de manière à évaluer plus précisément l'étendue des impacts socio-économiques et les coûts d'une action contre l'inaction, en matière d'émissions de carbone. Pour répondre à cette demande, le CSM et l’AIEA ont déjà organisés deux workshops en 2010 et 2012.

Le 1er Atelier avait permis l’amorce de dialogue entre biologistes et économistes sur les impacts socio-économiques de l’acidification des océans en basant la discussion sur trois axes, pêches et aquaculture, tourisme, biodiversité. Si ce premier Atelier avait permis de confirmer les menaces socio-économiques potentielles de l'effet de l’acidification des océans, il avait également mis en évidence les difficultés de les quantifier.

Le 2ème Atelier avait permis de se focaliser sur l'un des piliers de l'économie marine, les pêches et l'aquaculture. Il avait adopté une approche régionale, les océans ayant été divisés en six régions selon les règles de la FAO

Les conclusions et recommandations de ces deux Ateliers ont donné lieu à la rédaction de deux plaquettes (F/GB) de recommandations destinées aux décideurs politiques, d'une plaquette de recommandations destinée au grand public ainsi qu'à la rédaction de deux articles scientifiques et d'un ouvrage (publié par l'IUCN).
Ces recommandations ont été largement diffusées et discutées : Workshop IPCC WGI/WGII on Impacts of Ocean Acidification on Marine Biology and Ecosystems (Nago, Okinawa, Japon, 16-19 Janvier 2011), réunion d'experts sur l'élaboration de recommandations politiques RIO+20 "Les océans durables dans le contexte de l'économie verte et l'éradication de la pauvreté" (Principauté de Monaco, 28-30 Novembre 2011), Conférence annuelle des Nations-Unies sur le climat (Durban, Afrique du Sud, 28 novembre - 9 décembre 2011), session d'UNICPOLOS le 17 juin 2013 dans le cadre d'une résolution présentée par la Principauté de Monaco.

Les travaux de ce 3ème Atelier sur l'économie de l'acidification des océans portent sur l'impact socio-économique de l'acidificaiton des océans sur les communautés côtières. Les objectifs étant de fournir une information objective et rationnelle sur les risques de l'acidification des océans sur les écosystèmes marins et les économies côtières qui en sont dépendantes, principalement le tourisme et les ressources halieutiques (alimentation, commerce).

 

 

Résultats attendus du Workshop

Au terme de ces discussions, les conclusions ainsi que les recommandations destinées aux décideurs politiques seront présentées le mercredi 14 janvier 2015 en présence de S.A.S. le Prince Souverain et de diverses personnalités. Ces conclusions seront utilisées dans les discussions préparatoires de la prochaine conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) qui se tiendra à Paris en fin d'année.

 

Agenda

L'impact de l'acidification des océans sur les communautés côtières sera évalué selon l'approche du développement durable, c'est-à-dire selon les trois visions, sociale, économique et environnementale.
Comme les années précédentes, les ateliers regrouperont des scientifiques issus des sciences naturelles et des sciences humaines et sociales : à côté des économistes et des sociologues se joindront cette année, des scientifiques issus des sciences sociales.
Après des présentations en séance plénière, habituelles aux précédents workshops, les experts seront partagés en cinq ateliers.
Les deux premiers groupes étudieront les régions ou pays vulnérables à l'acidification des océans du fait de leur forte dépendance soit aux secteurs du tourisme, soit à celui des pêches.
Le troisième groupe tentera de trouver le ou les modèles adéquats pour tenir compte des impacts à la fois chimico-biologiques et socio-économiques de l'acidificaiton des océans.
Les deux derniers groupes évalueront les transformations sociétales consécutives à l'acidification des océans et leur adaptation potentielle et les aspects liés à la gouvernance. Chaque atelier présentera un rapport et ses conclusions pour les gestionnaires et les décideurs politiques. Les conclusions de ce workshop constitueront un outil d'aide à la décision pour des institutions internationales et organismes publics ainsi que des gestionnaires et industriels privés.
 

Participants

Ce troisième atelier a réuni 53 experts venus de 20 pays. L'objectif de l'atelier étant d'étudier l'impact socio-économique de l'acidification des océans sur les communautés côtières et leurs possibilités d'adaptation à différents niveaux, afin d'élaborer des recommandations aux décideurs politiques et aux gestionnaires. Les discussions concernent cinq thèmes importants : 
  1. Les communautés côtières dépendantes de la pêche et de l'aquaculture,
  2. Les communautés dépendantes du tourisme lié aux récifs coralliens,
  3. La modélisation des impacts biologiques, économiques et sociologiques, 
  4. Les actions et les adaptations potentielles à mener, et enfin
  5. La gouvernance et la législation.

Conclusions

Les principales conclusions et recommandations de l’atelier ont été présentées par David Osborn, (Directeur des Laboratoires de l’Environnement de l’AIEA) et Denis Allemand (Directeur scientifique du CSM) à SAS le Prince Souverain Albert II, aux représentants du gouvernement français, SEM Hadelin de la-Tour-du-Pin (Ambassadeur de France à Monaco), du gouvernement américain, Dr Libby Jewett (Directrice du Programme Acidification de la NOAA), et devant un auditoire composé de membres du gouvernement princier, de scientifiques et de responsables d’organisations environnementales.
La principale conclusion est que les impacts de l’acidification des océans seront essentiellement négatifs au niveau économique, social et culturel (notamment sur le bien-être humain et la condition de la femme en modifiant la pratique des pêches artisanales).
Faibles encore aujourd’hui, elles augmenteront dans le futur. Les communautés côtières les plus vulnérables sont les plus pauvres, particulièrement dans les Pays en développement et les petits Etats Insulaires en Développement (PEID). Les communautés côtières dépendantes de la pêche pour leur subsistance, et celles qui dépendent du tourisme côtier pour leurs revenus et leurs emplois seront fortement impactées. Les aquacultures artisanales seront également les plus vulnérables, là encore, dans les pays en développement. Il faut également noter que l'acidification des océans agit en parallèle avec de nombreux autres facteurs de stress environnementaux, locaux (pollution, artificialisation de la côte...) ou globaux (réchauffement climatique, montée des eaux...).

Parmi les activités touristiques, les premières touchées seront les activités fondées sur les récifs coralliens, particulièrement sensibles à l’acidification des océans ainsi qu’aux changements climatiques. Cette activité, en forte croissance actuellement, est particulièrement importante puisque les revenus mondiaux issus de cette activité sont estimés pour 2010 à environ 10 milliards d’Euros.

Les principales recommandations proposées par les experts sont :

  • La diminution des émissions de CO2 est le premier objectif pour une solution durable, et nécessite également la réduction des menaces locales et la mise en place d’aires marines protégées.
  • Les solutions d’adaptation (ex : migration des populations, restauration d’habitat, protection des côtes, modifications des pratiques artisanales) sont coûteuses. Il vaut mieux favoriser les solutions d’atténuation (réduction des émissions de CO2et inclure les océans dans toutes les négociations internationales sur le changement climatique.
  • L’augmentation de la résilience des écosystèmes et des sociétés à travers l’amélioration de la gestion des pêches et de l’aquaculture, la restauration des stocks de poissons et de la biodiversité, la responsabilisation des communautés vulnérables.
  • La recherche des sources de financement innovantes et l’inclusion de l’acidification des océans dans le « fond vert du climat ».
  • Le développement des connaissances, la promotion de plateformes pour collecter des données et transmettre l’information.
  • La prise en compte des considérations sociales au sein des solutions écologiques.
  • L’interdisciplinarité doit être favorisée pour être complémentaire afin de proposer des solutions aux décideurs.

 


Supports financier et logistique

  • Fondation Prince Albert II (FPA2)
  • Gouvernement Princier de Monaco
  • Ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie
  • Musée océanographique de Monaco
  • IUCN
  • Société Monégasque des Eaux (SME)
  • Department of State of United State of America