Cette publication s’inscrit dans un contexte plus large de recherche sur les zoonoses, maladies transmises de l’animal à l’Homme, qui sont, pour certaines, causées par des bactéries marines. Ces maladies ont un fort impact, à la fois sociétal quand elles causent des pandémies, et économique, surtout quand elles touchent aux espèces d’aquaculture. Les vibrios sont des bactéries gram-négatives, halophiles et mobiles, omniprésentes dans les écosystèmes marins et estuariens. L’espèce Vibrio parahaemolyticus trouvée dans l’environnement est rarement pathogène pour l’homme, cependant la souche O3 : K6 pose un réel problème en santé publique, par exemple, provoquant environ 50 000 infections par année aux Etats-Unis. En effet, c’est l’une des principales causes de gastro-entérite dans le monde due à la consommation de fruits de mer contaminés. Alors que sa pathogénicité chez l’Homme, ainsi que chez les crustacés et les coquillages, est bien connue, son mode de virulence avec des hôtes cnidaires était jusqu’à présent inconnue. Cette étude est la première à démontrer son effet pathogène sur un cnidaire, ouvrant ainsi une voie nouvelle pour l’étude des maladies affectant les récifs coralliens.
Cette étude contribue à mieux comprendre les risques biotiques pesant sur les écosystèmes marins tropicaux en particulier les récifs coralliens potentiellement accentués par la pollution anthropique atteignant l’océan.
Cet article s’inscrit comme la première contribution du programme de recherche HOPE (« Health of the Ocean and People Everywhere ») conduit par l’équipe « Écosystèmes et Immunité » du département de biologie médicale du Centre Scientifique de Monaco. Cette recherche illustre l’importance d’une approche intégrée où la santé humaine, la santé animale et la santé des écosystèmes sont étroitement liées.
Publication :
Perrone A., Bonnet E., Soone A., Boyer L., Seneca F. Exaiptasia pallida Infection Model Reveals the Critical Role of Vibrio parahaemolyticus T3SS Virulence Factors in Its Pathogenicity for Sea Anemones, Toxins 2025, 17(4), 175; https://doi.org/10.3390/toxins17040175
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M. Alexandre Perrone
Dr François Seneca