L'Unité de Recherche sur la Biologie des Coraux Précieux CSM-CHANEL : un an déjà !

Le 27 septembre 2019, le Centre Scientifique de Monaco et CHANEL ont signé une convention de partenariat portant sur la création de l’Unité de Recherche sur la Biologie des Coraux Précieux. L’objectif est de développer des programmes de recherches fondamentales pour mieux comprendre certains processus clés de la vie du corail rouge dans le but de protéger cette espèce. Ce mardi 23 mars se tenait, en marge de la Semaine des Océans, le second comité de pilotage de suivi et d'évalation de ce programme.
 

Partenariat avec le Centre Scientifique de Monaco
CHANEL Joaillerie s’engage pour la préservation du corail rouge de Méditerranée utilisé en joaillerie et s’associe avec le Centre Scientifique de Monaco afin de créer l’«Unité de Recherche sur la Biologie des Coraux Précieux ».
La protection de l’environnement et celle des océans en particulier étant primordiale pour CHANEL, la Maison souhaite mener des initiatives en cohérence avec son univers, qui ont pour objectif d’aider au développement durable et à la préservation de l’environnement. Le partenariat avec le CSM participe de cette logique.
Le corail rouge de Méditerranée est une matière emblématique de la joaillerie et est utilisé dans ce domaine depuis l’Antiquité. Sa couleur rouge, si caractéristique et si particulière, le distingue des autres coraux tropicaux de couleur blanche et fait sa préciosité et sa fascination.
Longtemps exploité et caractérisé par une croissance très lente, le corail rouge est aujourd’hui un trésor naturel méditerranéen qu’il faut protéger. Ce partenariat scientifique entre le CSM et CHANEL s’inscrit dans cette démarche.
Lancé en 2019 pour une durée de 6 ans, ce programme scientifique vise à mieux comprendre les mécanismes de croissance et de couleur du corail rouge de Méditerranée et à étudier des solutions innovantes afin d’aider à la conservation de cette espèce.
L’objectif est donc de mieux comprendre pour mieux protéger. Les résultats de la recherche seront mis à disposition de l'ensemble des parties prenantes intéressées par le biais de publications.

 

Informations complémentaires sur le Corail rouge

Coraux Précieux et Corail rouge

Le terme « corail précieux » désigne des animaux marins dont le squelette est utilisé en joaillerie. Le plus connu et emblématique est le corail rouge de Méditerranée, Corallium rubrum.
Souvent confondu avec les coraux tropicaux qui forment les récifs coralliens et dont le squelette est blanc, le corail rouge en est très différent et possède un squelette de couleur rouge, qui fait sa préciosité. De ce fait, il a été utilisé depuis les époques préhistoriques, et n’a cessé d’être l’objet d’un important commerce, voire de monnaie d’échange.
Historiquement, le corail rouge a été le premier organisme à porter le nom de « corail ». Malgré son utilisation et son commerce plusieurs fois millénaire, la nature réelle du corail rouge est restée longtemps mystérieuse. Pendant longtemps, le corail était en effet considéré comme un minéral (pierre), un végétal ou un animal. Le corail rouge de Méditerranée acquit définitivement son statut d’animal au milieu du XVIIIe siècle, grâce à un médecin marseillais, le Dr Jean-André Peyssonnel, après un âpre débat avec René-Antoine Ferchault de Réaumur, alors Directeur de l’Académie Royale des Sciences. Il fallut attendre encore plus d’un siècle pour voir publier la première étude biologique détaillée sur le corail rouge, réalisée par le biologiste Henri de Lacaze-Duthiers (1864) dans un remarquable ouvrage intitulé « Histoire naturelle du corail ». Aujourd’hui encore, le corail rouge recèle de nombreux mystères. On fête cette année le bicentenaire de sa naissance.

 

Un processus biologique à l’œuvre : la Biominéralisation

En Joaillerie, c’est le squelette axial du corail qui est utilisé : on parle de Biominéral. La perle est un autre exemple de gemme biologique. Contrairement aux pierres précieuses purement minérales, ces gemmes sont issues d’un processus biologique appelé Biominéralisation, dont les chercheurs du Centre Scientifique de Monaco sont parmi les meilleurs spécialistes mondiaux.  Comme les autres biominéraux, le squelette des coraux précieux est fabriqué à partir d’une trame organique enchâssée dans un ciment minéral de carbonate de calcium (CaCO3). La trame organique contient entre autres des pigments de type Caroténoïdes qui donnent sa couleur, son éclat et sa valeur au corail rouge.
 

Le Corail rouge : un trésor méditerranéen à protéger

Si l’espèce par elle-même ne semble pas en danger d’extinction, les stocks ont été globalement surexploités, nécessitant de contrôler la pêche de ces animaux car le corail est un animal à croissance lente (1-3 mm par an). Aujourd’hui, la pêche du Corail rouge se pratique en scaphandre autonome à l’aide de mélanges gazeux entre 80 et 150 mètres, et une taille minimale est exigée, certains pays ayant instauré des quotas. Environ 350 corailleurs officiels sont licenciés en Méditerranée. Afin de remédier à la raréfaction de cette ressource, il devient donc urgent de développer de nouvelles méthodes de gestion et/ou des alternatives permettant au secteur de la joaillerie d’utiliser du corail rouge sans puiser dans les stocks naturels. Malheureusement, les connaissances scientifiques sur la biologie des coraux précieux en général, et du corail rouge en particulier, restent encore limitées.
C’est dans cette perspective que se place la convention signée entre la Maison CHANEL et le Centre Scientifique de Monaco, convention qui a permis la création de l’Unité de Recherche sur la Biologie des Coraux Précieux.


 


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