Le sixième Workshop sur l'Acidification des Océans vient de s'achever

Du 9 au 11 octobre 2024, le Dr Nathalie Hilmi, responsable de la thématique d'économie environnementale au Centre Scientifique de Monaco, a organisé le sixième atelier international intitulé "Bridging the Gap Between Ocean Acidification Impacts and Economic Valuation : an Interdisciplinary Approach to Address Multiple Ocean Stressors" (Combler l'écart entre les impacts de l'acidification des océans et leur évaluation économique : une approche interdisciplinaire pour traiter les multiples facteurs de stress océaniques) en collaboration avec les laboratoires d'environnement marin de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la Fondation Prince Albert II de Monaco. Cet atelier, qui réunissait un groupe de 26 experts, respectant la parité homme-femme, issus de 12 pays, dont Monaco, le Royaume-Uni, le Danemark, la Turquie, l'Islande, la France, la Chine, les États-Unis, l'Algérie, la Norvège, l'Allemagne et l’Égypte, s'est tenu dans l'amphithéatre du Lycée Rainier III.

Les conclusions de ce colloque ont été présentées le vendredi 11 octobre à S.A.S. le Prince Souverain Albert II en présence d'officiels monégasques et des représentants des institutions partenaires. Dans son allocution S.E. Mme Anne-Marie Boisbouvier, Délégué permanent de la Principauté de Monaco auprès de l'UNESCO, a rappelé que "si le CSM est reconnu pour ses recherches sur l’acidification des océans, il se distingue également dans le domaine de l’économie bleue, contribuant à tisser des liens concrets entre notre planète, la science et notre vie quotidienne. Il est à la pointe de la recherche sur le carbone bleu, une ressource essentielle pour l’atténuation du changement climatique. Dans un souci de maintenir une approche interdisciplinaire et pratique, ses recherches lient également la santé des océans à la santé humaine. Le Centre Scientifique de Monaco promeut continuellement la science, en particulier auprès des jeunes, comme l’a démontré récemment le Monaco Science Festival. Cet effort reflète son profond engagement en faveur de l’alphabétisation, de l’éducation et de la sensibilisation à l’importance de nos océans".

S.A.S. le Prince Souverain Albert II a quant à Lui insisté sur le fait que "pour comprendre et traiter ces mécanismes, il faut adopter une approche interdisciplinaire. Il faut combiner les connaissances des sciences naturelles avec celles des sciences humaines, car c'est dans la conjonction des deux que les phénomènes à l'œuvre trouvent leur source. Et il faut aussi penser avec les outils de l'économie et des sciences politiques, car c'est dans ces directions que peuvent aussi se trouver les solutions que nous devons élaborer".


En juin 2025, la troisième Conférence des Nations unies sur les Océans (UNOC) se tiendra à Nice, sous la présidence conjointe des gouvernements de la France et du Costa Rica. S'appuyant sur les résultats des deux précédentes Conférences des Nations unies sur les Océans, les organisateurs sont tout à fait conscients que cette conférence doit proposer une action transformatrice afin d'apporter les solutions dont la société a besoin pour faire face aux crises du climat et de la biodiversité des océans, en impliquant les organisations de la société civile et le secteur des entreprises.

L'intégrité de la biosphère et les flux biogéochimiques sont deux limites planétaires qui ont été repoussées dans une zone dangereuse en raison de l'augmentation de la population humaine et de la production alimentaire. Cet atelier s'est donc concentré sur les aspects clés des principaux facteurs de dégradation des côtes et sur leurs interactions : le changement climatique avec l'acidification des océans, le ruissellement des nutriments, la pollution, y compris les microplastiques, les espèces non indigènes.

Les solutions relatives aux politiques environnementales visant à réduire leurs impacts ont été examinées face aux changements climatiques liés à l'océan, tels que l'augmentation de la température et du niveau de la mer, l'augmentation de la fréquence des événements extrêmes tels que les vagues de chaleur et les tempêtes, ainsi que la diminution de la glace de mer, du pH et des niveaux d'oxygène.


Les messages-clés des quatre groupes sont :

Eutrophisation : l'eutrophisation, causée par l'excès de nutriments provenant de l'agriculture, d'un mauvais traitement des eaux usées et d'une pêche non durable, endommage les écosystèmes marins et est aggravée par le changement climatique et la pollution, mais des obstacles politiques et économiques, notamment la résistance des lobbies agricoles, entravent la mise en œuvre de solutions durables telles que la réduction de l'utilisation d'engrais et les pratiques agricoles respectueuses de l'environnement.

Espèces non indigènes : des mesures de biosécurité rigoureuses doivent être mises en œuvre le long des principales voies de transmission des espèces envahissantes et faire l'objet d'une surveillance continue et approfondie. Ces mesures sont essentielles pour prévenir la propagation des espèces envahissantes et atténuer leurs effets écologiques et socio-économiques.

Plastiques : la production non durable de plastiques contribue au changement climatique et a de graves répercussions sur l'écologie, l'environnement, l'économie et la santé, affectant de manière disproportionnée les pays en développement et les petits États insulaires en développement (PEID). Il est donc nécessaire de réduire la production de plastiques à l'échelle mondiale, d'interdire les produits nocifs, d'investir dans des solutions de remplacement durables et de mettre en place des politiques fiscales pour tenir compte de l'ensemble du cycle de vie des plastiques.

Pollution : la pollution, l'acidification des océans et les autres dégradations de l'environnement marin, sous-estimées et donc insuffisamment prises en compte, amplifieront les disparités, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire qui ont accès aux substances toxiques, mais ne disposent pas de technologies d'élimination suffisantes, à moins que nous ne coordonnions le financement et la politique pour soutenir les solutions d'atténuation et d'adaptation coproduites au niveau local avec des indicateurs empiriques (par exemple, la biodiversité) qui vont au-delà du PIB. 

Le CSM remercie ses partenaires, les experts présents ainsi la Direction de l'Éducation Nationale, de la Jeunsesse et des Sports (DENJS) pour avoir permi l'organsiation de ce colloque au sein du Lycée Rainier III.

 

Pour plus de renseignements, veuillez contacter :
Dr Nathalie Hilmi