Le Dr Nathalie Hilmi invitée à la "Our Ocean Conference 2024"

Parmi les conférences internationales auxquelles a participé le Dr. Nathalie Hilmi, responsable de la Section d’Économie Environnementale au Centre Scientifique de Monaco, il convient de souligner la Conférence Our Ocean 2024, qui s'est tenue le 16 et 17 avril à Athènes, en Grèce. La conférence s'est concentrée sur six domaines d'action : les aires marines protégées, l’économie bleue durable, le lien entre le climat et l'océan, la sécurité maritime, la pêche durable et la pollution marine.

Dans le cadre de ces six grands domaines d'action, la Grèce a particulièrement mis l'accent sur les points suivants : le tourisme durable dans les zones côtières et les îles, le transport maritime vert, la réduction de la pollution marine par les plastiques et les microplastiques, et la transition verte en Méditerranée.

Le Dr. Hilmi a présenté sur la façon dont l’océan était pris en compte dans les rapports du GIEC et de l'IPBES, notamment la valorisation économique de ses services écosystémiques dans un side-event intitulé « Ocean reporting in support of the ocean and climate nexus » co-organisé par Mercator Ocean international et EC DEFIS.


Par le biais de cette conférence, la Grèce a réaffirmé sa volonté de passer à une « économie bleue », exploitant les avantages d'un nouvel équilibre entre croissance économique, cohésion sociale et durabilité, tout en relevant les défis majeurs actuels.

La Conférence Our Ocean 2024 a été un lieu de rencontre crucial pour la communauté internationale, permettant de célébrer divers accomplissements et de discuter de nombreux sujets. Par exemple, les discussions ont souligné l’importance de veiller à ce que les aires marines protégées (AMP) soient étendues, efficacement gérées, équitables, et hautement protégées (objectif « 30 by 30 »). La nécessité d'appliquer les réglementations existantes a également été soulignée, ainsi que l'importance de financements durables pour les projets de conservation des océans. Un autre sujet clé a été le Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ), avec un accent particulier sur sa rapide ratification et mise en œuvre. 

Les principaux résultats de la Conférence Our Ocean 2024 sont de nouveaux engagements concrets, caractérisés par des actions volontaires et mesurables, assorties d'un calendrier précis. D’après Matt Rand (Directeur principal de Ocean Habitat à Pew) : « A clear message resonated through this Our Ocean Conference: we can't afford to wait for perfect solutions. Incremental progress is essential, but bolder action is needed across all fronts – from designating and implementing highly and fully protected MPAs to innovative financing mechanisms and robust enforcement strategies. The future of our ocean, economies, people and planet depends on it »[1]

La conférence Our Ocean a souligné la nécessité de prendre des mesures plus audacieuses en faveur de la protection des océans, telles que :

- Zones marines protégées (ZMP) : la République dominicaine a fait preuve d'audace en devenant la première nation des Caraïbes à consacrer 30 % de ses eaux à la protection. Toutefois, les discussions ont mis en évidence le fossé qui sépare le monde entier de l'objectif ambitieux "30 par 30" (protéger 30 % des océans de la planète d'ici à 2030). L'accent a été mis sur la nécessité de veiller à ce que les AMP ne soient pas seulement étendues, mais aussi équitables, bien gérées et hautement protégées.

- Traité de l'ONU sur la haute mer : la ratification et la mise en œuvre rapides du traité sur la protection de la biodiversité dans les zones situées au-delà des juridictions nationales (souvent appelé "traité sur la haute mer") ont constitué un sujet essentiel. Ce traité ouvre la voie à une protection efficace des vastes zones de haute mer, qui couvrent près de la moitié de la planète.

- Financement durable : les discussions sur le financement des efforts de conservation des océans ont occupé une place importante. Les échanges dette-nature, les obligations bleues et les crédits de biodiversité ont tous été explorés, mais la conversation a révélé la nécessité de développer des capacités et des solutions évolutives.

- Suivi et mise en œuvre : si le financement durable est crucial, l'application des réglementations existantes l'est tout autant. Certains pays se sont inquiétés des coûts de surveillance, soulignant la nécessité d'explorer des solutions simples et évolutives, telles que l'utilisation accrue de systèmes d'identification automatique (AIS) peu coûteux et basés sur la radio, afin d'améliorer la sécurité et la durabilité.

 
 
[1] Traduction : « Un message clair a résonné tout au long de cette conférence Our Ocean : nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre des solutions parfaites. Les progrès progressifs sont essentiels, mais une action plus audacieuse est nécessaire sur tous les fronts - de la désignation et de la mise en œuvre d'AMP hautement et entièrement protégées aux mécanismes de financement innovants et aux stratégies d'application robustes. L'avenir de nos océans, de nos économies, de nos populations et de notre planète en dépend ».
 

Pour plus de renseignements, veuillez contacter : 
Dr Nathalie Hilmi