L’évaluation est la règle dans le monde scientifique comme dans d’autres domaines. Ainsi, les travaux du CSM sont évalués tous les 3 ans par un comité, appelé Comité de Perfectionnement, composé d’éminents scientifiques spécialistes dans les différentes spécialités couvertes par le CSM.
Souvent les comités scientifiques se basent sur des critères fournis par différentes institutions qui tentent d’évaluer un chercheur à partir de critères objectifs. L’un des plus connus est l'Institute for Scientific Information (ISI) créé par Eugene Garfield en 1960. Cet institut, aujourd’hui racheté par le groupe Thompson Scientific, a élaboré un système prenant en compte le nombre de citations d’un article donné, critère qui montre bien l’impact du travail du chercheur dans la communauté scientifique et qui semble plus pertinent que la seule valeur du journal (mesuré par son facteur d'impact) où est publié l'article. C’est ainsi que les travaux du CSM en biologie corallienne placent Monaco au 6ème rang des pays en terme de nombre de citations de ses articles. La plateforme Google Scholar fait un travail similaire.
Une nouvelle structure privée vient de faire son apparition dans le monde académique, Research.com. Créée il y a quelques années par le chercheur informaticien Imed Bouchrika, cette plateforme était principalement dédiée aux étudiants en classant les meilleures écoles, les meilleures possibilités d'études et les meilleurs parcours professionnels. Elle présente ainsi différents classements : meilleures universités, meilleurs journaux, meilleures conférences
En 2022, cette plateforme a créé un nouveau système de classement pour les chercheurs. Elle utilise pour cela des algorithmes d'apprentissage automatique et des analyses de données massives pour fournir à la communauté scientifique des informations actualisées sur les publications de recherche, les conférences et les revues, et pour mettre en évidence les principaux experts et institutions dans tous les principaux domaines d’étude.
C’est ainsi que le Dr Christine Ferrier-Pagès, Directeur de Recherche de l’équipe Écophysiologie et Écologie (Département de Biologie Marine) du CSM, a été avertie que Research.com l’avait classée à la 51ème position des chercheurs « français » en Écologie et Évolution, et 1357ème chercheur mondial dans son édition 2024 du Classement des meilleurs scientifiques. Si on ne considère que les chercheurs « femmes », son classement est totalement modifié et elle est alors classée 3ème en France et 52ème dans le monde dans son domaine de recherche.
Cette différence ne s’explique qu’en partie par le plus faible nombre de femmes dans la recherche puisque celles-ci représentaient en 2020 en France 33 % de l’ensemble des personnels de recherche et 29 % des chercheurs. La Principauté est un peu plus favorisée avec 43% de femmes pour l’ensemble du personnel de recherche et 38 % en ce qui concerne les chercheurs eux-mêmes. Il est cependant à noter que le CSM possède un rapport particulièrement élevé de femmes dans la responsabilité d’équipes, avec 77% de femmes (elles ne représentent que moins de 20 % dans des postes similaires en France).
Il est à noter que le classement de Research.com vaut au Dr Chrisine Ferrier-Pagès le prix Ecology and Evolution Leader Award pour 2024. Ce classement est basé sur les articles et les valeurs de citation pour une discipline examinée.
Le classement complet pour la France est disponible ici.
Le classement mondial complet est disponible ici.
N'hésitez pas à lire un article résumant les statistiques et les tendances du classement de la plateforme Research.com ici.
Pour plus d'informations sur la place des femmes dans la recherche française, vous pourrez lire le rapport du Ministère de l'Éducation Nationale ici.
Toutes nos félicitations au Dr Christine Ferrier-Pagès.
Le Dr Christine Ferrier-Pagès parmi les meilleurs scientifiques dans le domaine Écologie et Évolution
Le Dr Christine Ferrier-Pagès dans les aquariums du Centre Scientifique de Monaco. Crédit photo : Jean-François Ottonello
Le symbole du prix Ecology and Evolution Leader Award 2024 reçu par le Dr Christine Ferrier-Pagès. © Research.com
Nombre de publications sur le thème de la calcification du corail analysé par Pays (de 1960 à 2017). Monaco se classe à la 6ème place. © CSM