Le CSM et la Fondation MERI ensemble pour la Décennie des Océans

Le Dr Nathalie Hilmi a organisé une activité satellite pour la Décennie des Océans intitulée "Can we rely on natural ocean processes for climate mitigation ?" (Pouvons-nous compter sur les processus océaniques naturels pour atténuer le changement climatique?) le 6 avril dernier, dans le cadre de la conférence "A safe Ocean" (5-7 avril 2022).

Cette activité satellite a été co-organisée par la section "Économie environnementale" du Centre Scientifique de Monaco et la Fondation MERI, en proposant un panel d'experts internationaux multidisciplinaires.

Les solutions fondées sur la nature sont des options possibles pour atténuer le changement climatique ou s'adapter à ses effets négatifs. Le carbone bleu et d'autres processus biologiques marins font partie de la solution aux impacts écologiques et socio-économiques des changements liés au climat dans l'océan.


L'objectif de la session était de répondre à cette question :  Pouvons-nous compter sur les processus océaniques naturels pour atténuer le changement climatique ? Pour répondre à cette question, les experts ont présenté les conclusions préliminaires du cinquième atelier international "Bridging the Gap between Ocean Acidification Impacts and Economic Valuation" (Combler le fossé entre les impacts de l'acidification des océans et l'évaluation économique), qui s'est tenu à Monaco du 12 au 14 octobre 2021. Cet atelier, organisé par le Centre Scientifique de Monaco, avait un caractère véritablement interdisciplinaire, impliquant des sciences telles que la biologie, la chimie, l'économie, le droit, et a souligné la nécessité d'intégrer les différentes disciplines, secteurs et processus biologiques dans les pratiques de gestion, d'affaires et de droit où il existe des intérêts économiques faibles et forts dans les différentes zones de régime en mer. Les conclusions ont mis en évidence les solutions basées sur la nature comme des options possibles pour atténuer le changement climatique ou s'adapter à ses effets négatifs. Les participants ont considéré le carbone bleu et d'autres processus biologiques marins comme une solution aux impacts écologiques et socio-économiques des changements liés au climat dans l'océan. 

De nombreux écosystèmes côtiers à carbone bleu (tels que les marais salants, les mangroves et les prairies sous-marines) ont disparu ou se sont fortement dégradés au cours des dernières décennies. Étant donné que les facteurs de cette dégradation diffèrent d'un pays et d'une région à l'autre - et diffèrent à bien des égards des changements d'utilisation des terres terrestres - il est nécessaire d'améliorer la protection et d'envisager la restauration chaque fois que cela est possible, en concevant des réponses nouvelles et intelligentes, intersectorielles et multiréglementaires.

Pour répondre plus largement aux besoins des décideurs politiques et de la gestion des écosystèmes en matière d'approches intégrées et "fondées sur la nature", combinant l'atténuation du changement climatique à d'autres avantages, les experts ont examiné la possibilité d'utiliser une série de processus biologiques océaniques liés au cycle du carbone, non seulement le carbone bleu côtier, mais aussi les macroalgues, y compris les kelps, ainsi que la productivité et l'exportation du phytoplancton (pompe à carbone biologique), en évaluant leur contribution potentielle à l'atténuation du changement climatique en tant que solution aux impacts écologiques et socio-économiques des conséquences liées au climat dans l'océan.


Le carbone bleu est l'un des principaux défis environnementaux en termes d'atténuation. Grâce à cette activité, nous avons mis en évidence trois éléments fondamentaux, qui devraient constituer une partie essentielle des politiques publiques de la prochaine décennie en matière d'environnement :
(1) Des solutions technologiques pour la conservation des océans et de leur biodiversité, comme la régulation du trafic maritime, ou le développement d'aires marines protégées.
(2) Une Valorisation des services écosystémiques marins, y compris les services culturels.
(3) L'intégration de ces services écosystémiques dans les comptes nationaux et la prise de décision économique rationnelle pour le développement durable de toute société.

Le panel a présenté divers projets travaillant autour de ce thème, tels que des pilotes et des incubateurs qui peuvent être exportés dans le monde entier. En particulier des projets tels que 'The Blue BOAT Initiative', un projet national du gouvernement chilien, actuellement mis en œuvre dans le nord de la Patagonie, avec la collaboration de multiples institutions, de la NOAA (Agence d'Observation Océanique et Atmosphérique) à l'Université polytechnique de Madrid. Depuis 2019, la Fondation MERI développe ce projet national en collaboration avec le ministère de l'Environnement, visant à conserver et protéger les baleines, tout en surveillant les océans, en étudiant et en valorisant les services écosystémiques marins, en particulier ceux associés au rôle des baleines dans la capture du CO2, nécessaire pour faire face au changement climatique. À cette fin, le premier réseau de sonobouées intelligentes d'Amérique du Sud sera installé et connecté, capable de détecter les baleines en temps réel et d'avertir les navires pour éviter les collisions, tout en surveillant l'impact du changement climatique dans les océans. Ce projet de technologie de pointe a des partenaires nationaux et internationaux et cherche à influencer les politiques publiques pour parvenir à une conservation efficace des baleines, en intégrant les secteurs public et privé et l'économie de l'environnement comme éléments essentiels d'un développement durable qui peut également mettre en évidence le rôle des baleines et de l'océan dans l'atténuation du changement climatique. 
 

Moderation de la session : Nathalie Hilmi, Responsable de la section "Économie environnementale", Centre Scientifique de Monaco 

Conférenciers :

Nathalie Hilmi, Centre Scientifique de Monaco : 'Blue carbon and nature-based solutions"
Lisa Levin, Professeur, Scripps Institute : Deep-Blue Carbon Conservation
Jason Hall, Professeur, University of Plymouth : "The use and abuse of nature based solutions
Lars Stemmann, Chercheur, Observatoire de Villefranche : "Impact of climate change marin ecosystem and carbon sequestration in the open ocean"
Patricia Morales, CEO Philanthropie, Cortés Solari : "Evaluation of Ecosystem services"
Sonia Español-Jiménez, Directeur Exécutif de la Fondation MERI : "Whales as nature-based solution to climate change"
Ralph Chami, Directeur Assistant, IMF : “Taking the nature to the markets
Erik Van Doorn, Chercheur, Kiel University : Integrating NbS’s activities into a multi-regulatory governance system for NbS
 
Pour plus de renseignements, veuillez contacter :
Dr Nathalie Hilmi