Lueur d'espoir pour les coraux
La longévité exceptionnelle des coraux serait un obstacle à leur adaptation aux changements climatiques. Sont-ils condamnés ? Une étude publiée dans la revue Sciences Advances par les chercheurs de l’équipe de physiologie corallienne du CSM laisse entrevoir un espoir.
Darwin a posé les bases expliquant comment les organismes s’adaptent à leur environnement. Alors que le Français Jean-Baptiste de Lamarck imaginait que les caractères acquis au cours de la vie d’un organisme pouvaient se transmettre à sa descendance, Darwin a montré que l’évolution mettait en jeu des changements aléatoires, dont les plus avantageux étaient ensuite stabilisés (théorie de la sélection naturelle).
Au cours du XXe siècle, les connaissances issues de la génétique classique puis de la biologie moléculaire ont démontré que les changements aléatoires imaginés par Darwin correspondaient à des mutations intervenant sur l’ADN, support de notre hérédité. Malheureusement, les processus conduisant à la formation de mutations, puis à leurs sélections, nécessitent de très nombreuses générations et ne peuvent donc permettre aux organismes à longue durée de vie de s’adapter à des changements environnementaux rapides. Ceci est particulièrement vrai pour les coraux dont la longévité peut être supérieure à 1 000 ans.
Les coraux sont-ils donc condamnés à disparaître ?
Professeur Denis Allemand
Directeur scientifique du Centre Scientifique de Monaco