Équipe de Physiologie Corallienne - Participation à un Jury de thèse à l’interface entre la mécanique des fluides et la biologie

Les molécules issues des produits de la mer, dites molécules bioactives, trouvent des applications dans de nombreux domaines tels que l’industrie pharmaceutique ou agroalimentaire. Les microalgues et tout particulièrement les Dinoflagellés sont des producteurs de bon nombre de ces molécules qui peuvent, par exemple, agir dans le contrôle de la douleur ou la lutte contre les maladies neurodégénératives en raison de leur propriété de liaison à des canaux ioniques. Cependant, ces molécules sont difficiles à extraire car les Dinoflagellés sont souvent associés à des organismes tels que les coraux et il n’est pas envisageable de récolter des organismes qui sont actuellement en danger de disparition notamment à cause du réchauffement climatique. La synthèse chimique n’est pas non plus, la plupart du temps, envisageable car très difficile à réaliser pour obtenir ce type de molécules. L’approche la plus raisonnable est donc la culture de ces microalgues.

Au CSM, la culture de microalgues se fait depuis plus de 30 ans dans un but de recherche fondamentale dans des plaques de culture, ce qui permet une production mais à faible biomasse. Dans le cadre industriel, pour permettre une production en masse, la culture se fait dans des bioréacteurs. Dans ces bioréacteurs de nombreux paramètres doivent être contrôlés, incluant la température, la lumière, le pH, la nutrition mais également l’agitation qui doit se faire en tenant compte de la biologie des dinoflagellés. En effet, l’agitation peut provoquer des forces de cisaillement qui endommagent les parois des dinoflagellés et empêchent leur croissance.


À Marseille, une société, Planktovie, spécialisée dans la culture de plancton, a établi un partenariat avec une équipe de recherche du Laboratoire IRPHE, spécialisée dans la mécanique des fluides, afin de développer une étude sur l’optimisation d’un bioréacteur pour la croissance des dinoflagellés en minimisant les forces de cisaillement. Ce travail a été confié à un étudiant en thèse qui a présenté le résultat de ses 3 années de recherche devant un jury composé de spécialistes en physique et de biologistes, dont le Dr Sylvie Tambutté, responsable de l’équipe de Physiologie corallienne, désignée comme Présidente du Jury. Les nombreux échanges qui ont eu lieu entre l’étudiant et les membres du jury ont montré les apports mutuels des recherches interdisciplinaires réalisées à la fois en secteur public et privé.
 

Pour plus de renseignements, veuillez contacter :
Dr. Sylvie Tambutté