Le corps humain compte de l’ordre de cent mille milliards de cellules. Nous concevons sans peine qu’une cellule de foie présente des caractéristiques très différentes d’une cellule de la rétine ou de la peau. De même, nous pouvons intuitivement envisager qu’une tumeur compte, en plus des cellules cancéreuses, de nombreux types cellulaires différents comme par exemple des cellules constituantes des vaisseaux sanguins ou encore des cellules immunitaires. Il est en revanche beaucoup moins intuitif de penser que les cellules cancéreuses diffèrent drastiquement entre elles au sein d’une même tumeur.
Cette « hétérogénéité tumorale » permet par exemple à certaines cellules d’être plus résistantes aux traitements, à d’autres d’échapper plus facilement au système immunitaire ou encore à présenter des capacités plus importantes à former des métastases. Les chercheurs en cancérologie ne doivent donc pas se contenter d’étudier les cellules tumorales comme des populations homogènes mais plutôt aller traquer les causes de cette hétérogénéité tumorale pour espérer trouver les parades adaptées à chaque situation.
Dans ce but, les équipes de biologie médicale du CSM se sont dotées d’un « analyseur-trieur de cellules en flux » (également appelé FACS pour Fluorescence Activated Cell Sorting). Cet instrument scientifique permet d’individualiser les cellules, de repérer celles qui présentent des caractéristiques particulières et de les isoler du reste de la population pour pouvoir les étudier séparément. Il s’agit d’un équipement lourd, financé pour partie par le budget de l’État dédié par le Centre Scientifique à l’équipement des équipes de cancérologie du Département de Biologie Médicale mais surtout grâce au soutien financier du Gemluc et de la Fondation Flavien.
Pour plus d’informations, consulter www.centrescientifique.mc ou contacter :
- Dr Gilles Pagès, Chargé de Mission dans l'Equipe 'Mécanismes de résistance aux thérapies ciblées', Département de Biologie Médicale, Centre Scientifique de Monaco (gpages@unice.fr).
- Dr Jacques Pouysségur, Directeur de Recherche émérite CNRS / CSM et Responsable de l'équipe 'Hypoxie tumorale et Métabolisme' du Département de Biologie Médicale, Centre Scientifique de Monaco (jacques.pouyssegur@unice.fr).