Publication en Biologie Médicale - Equipe Mécanismes de résistance aux thérapies ciblées

Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus fréquent chez les hommes : on estime que 1 homme sur 7 en recevra le diagnostic, le plus souvent à partir de la soixantaine.

La plupart des cancers de la prostate évoluent très lentement. Bien souvent, la tumeur demeure localisée dans la prostate et a des effets limités sur la santé (troubles urinaires ou érectiles). Néanmoins, les formes agressives et/ou métastatiques de ce cancer sont problématiques, faisant du cancer de la prostate la 3ème cause de décès par cancer chez l’homme.

Il est donc nécessaire de mieux comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans l’agressivité de ce cancer. Dans ce but, l’équipe du Dr Bost du Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire de l’Université Côte d'Azur (Unité Inserm U1065) a étudié en collaboration avec, le Département de Biologie Médicale du Centre Scientifique de Monaco, l'Université Northwestern de Chicago (USA) et les Départements d’Urologie et de Pathologie de l’Hôpital Pasteur, le lien entre le métabolisme cellulaire et le potentiel métastatique dans le cancer de la prostate.

La reprogrammation métabolique est une caractéristique des cellules cancéreuses et une conséquence de leur adaptation à un micro-environnement hostile caractérisé par une diminution de la concentration en oxygène et en éléments nutritifs. Ces changements métaboliques permettent une prolifération et une invasion rapides des cellules cancéreuses. L'un des principaux régulateurs du métabolisme cellulaire est le co-activateur de transcription PGC-1α. Dans le cancer de la prostate, l’expression de PGC-1α a été associée à un bon pronostic.

L’étude montre que PGC-1α réduit les propriétés métastatiques des cellules cancéreuses de prostate par modulation de la voie de biosynthèse des polyamines. Mécaniquement, PGC-1α inhibe l'expression de c-MYC et de l'ornithine décarboxylase 1 (ODC1), enzyme limitant la vitesse de synthèse des polyamines. L'analyse des métastases in vivo et les données cliniques de patients atteints d'un cancer de la prostate confirment l'hypothèse selon laquelle l'axe PGC-1α / c-MYC / ODC1 régule la biosynthèse des polyamines et l'agressivité du cancer de la prostate. En conclusion, une régulation négative de PGC-1α rend les cellules du cancer de la prostate dépendantes des polyamines pour favoriser les métastases.

 

 


 

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