Les anticorps dirigés contre les VEGF-C inhibent efficacement la croissance des carcinomes rénaux expérimentaux à cellules claires
Chaque année, 400.000 cas de cancers du rein sont recensés dans le monde. En cas de cancer localisé, le traitement de référence est la chirurgie. Une néphrectomie, consistant à retirer une partie ou la totalité du rein, est alors pratiquée. Cependant, plus d'un tiers des cancers du rein sont diagnostiqués à un stade avancé, lorsque des métastases régionales ou à distance sont déjà présentes. Dans le cas de la maladie métastatique, des thérapies ciblées dites anti-angiogéniques sont administrées. Ces thérapies visent à entraver la croissance tumorale en bloquant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins qui alimentent les cellules cancéreuses. La majorité des thérapies anti-angiogéniques ciblent l'axe VEGF-VEGFR (vascular endothelial growth factor/-receptor). Bien que ces thérapies ont révolutionné la prise en charge des patients avec cancer du rein métastatique, elles n'assurent pas de rémission complète et ne sont donc pas curatives.
La recherche d'alternatives thérapeutiques est un enjeu de santé publique déterminant. Une des raisons pouvant expliquer l'efficacité limitée et transitoire des anti-angiogéniques est l'induction par ces thérapies d'un réseau de vaisseaux lymphatiques. Ce néo-réseau constitue une voie de dissémination alternative et promeut la maladie métastatique. Le facteur de croissance principal des cellules endothéliales lymphatiques est le VEGF-C.
Nous avons développé des anticorps dirigés contre le VEGF-C et évalué leur potentiel anti-tumoral dans des modèles pré-cliniques de cancer du rein. Dans cette étude, nous avons montré que ces anticorps sont capables de bloquer la signalisation induite par le VEGF-C et, par conséquent, la formation de vaisseaux lymphatiques. En plus de ce potentiel, ces anticorps diminuent la prolifération des cellules tumorales in vitro. Les études menées in vivo ont démontré que ces anticorps inhibaient la croissance tumorale. Nos résultats suggèrent que le ciblage du VEGF-C pourrait avoir un impact thérapeutique pertinent sur les cancers du rein métastatiques, encore incurables aujourd'hui.