Le CSM lance des tests PCR pour détecter le COVID-19

Il ne manquait que les consommables, ils sont arrivés. Le Centre Scientifique de Monaco peut donc traiter sur son automate des tests PCR rhino-pharyngés prélevés au CHPG.

C’était attendu depuis quelque temps, Didier Gamerdinger l’avait annoncé. Le CSM, qui dispose d’un automate dédié à la recherche fondamentale mais qui est adapté au traitement des tests rhino pharyngés, a lancé le processus. Là aussi, il y avait un problème de livraison des consommables en cette période. Finalement, le matériel nécessaire pour réaliser 150 à 200 tests est arrivé. Les produits nécessaires pour en réaliser 1 000 de plus vont être livrés bientôt et le renouvellement systématique de ce matériel précieux est prévu.

Les premiers tests ont été réalisés par Jérôme Durivault et Guillaume Groshenry, du CSM, et ils font l’objet de contre vérifications avec le CHU de Nice. En pratique, les prélèvements sont effectués au CHPG et font l’objet d’un premier traitement au sein de l’hôpital. Ceci permet de n’envoyer au Centre Scientifique que l’ADN et l’ARN du virus (s’il est présent). Cette méthode a l’avantage de ne pas faire entrer le virus au CSM et d’éviter toute contagiosité, indique Gilles Pagès, chargé de mission du CSM. Le résultat est alors obtenu à partir de la purification de l’acide nucléique du virus. L’automate peut traiter 30 tests simultanément avec une durée d’environ trois à quatre heures depuis la réception des échantillons jusqu’au résultat. Pourquoi y a-t-il eu ce problème de consommables ?

Gilles Pagès explique : « En temps normal nous les recevons dans un délai de 48 à 72 heures, actuellement, il faut plutôt compter trois semaines pour certains produits car la demande a explosé. Tout le monde en veut, ils servent du moins pour certains d’entre eux à amplifier le gène viral et sont indispensables alors qu’ils ne sont produits que par trois fabricants en Europe. Après la crise, il faudra tirer les leçons de cette situation ».

Le lancement de ces tests au CSM constitue évidemment un plus important dans le dispositif monégasque. Jusque-là, le CHPG envoyait ses prélèvements à Nice, Marseille, ou encore à Paris avec une réponse après plusieurs jours. C’est pour cela que le CHPG s’est, de son côté, équipé d’un automate très performant ainsi que l’avait laissé prévoir le conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et de la Santé, il y a quelques semaines. Cet appareil validé par l’OMS a l’énorme avantage d’une manipulation très simple car il fonctionne avec des « cartouches » à placer simplement dans l’appareil. Des cartouches dont le prix est relativement élevé mais surtout que le fabricant a quelques difficultés à produire en quantité suffisante actuellement et doit répartir entre ses clients. De ce fait, le CHPG en limite l’usage aux patients en urgence thérapeutique dont il faut connaître le résultat dans des délais aussi rapides que possible, l’automate ayant la possibilité de réaliser le test en 1h30. L’apport du CSM peut donc être très précieux d’autant que le coût des tests n’est que d’environ 15 euros par patient.

 

Texte paru dans la Gazette de Monaco le 23/04/20 et rédigé par M. Noël Mettey (Directeur de la rédaction de La Gazette de Monaco)

 


 

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