Etude comparative de la régulation du pH chez trois espèces de corail exposées à l'acidification de l'eau de mer
Les récifs coralliens devraient subir des changements radicaux dans un monde à teneur élevée en CO2. Les recherches menées dans des sites tropicaux où l'eau de mer est naturellement acidifiée par des fuites de CO2 volcanique suggèrent que les futurs récifs coralliens seront caractérisés par des espèces dites " gagnantes " mieux capables de tolérer l'acidification des océans que des espèces dites " perdantes ".
Une étude récemment menée par l'équipe de Physiologie et de Biochimie du CSM, dirigée par le Dr Sylvie Tambutté, a comparé la capacité de trois espèces de coraux à résister à l’acidification en étudiant un paramètre clef de la biologie du corail, le pH au site de calcification et dans les cellules calcifiantes.
Les résultats montrent que le corail Stylophora pistillata, considéré à travers les résultats d’autres études comme un corail résistant à l'acidification des océans, est à la hauteur de sa réputation. En effet cette espèce est davantage capable de maintenir un pH intracellulaire et un pH au site de calcification élevé en condition d’acidification que deux autres espèces, Pocillopora damicornis et Acropora hyacinthus. Cette étude a le mérite de montrer que les capacités d'adaptation physiologique peuvent varier de façon importante d'un corail à un autre.
L'étude a été réalisée en laboratoire sur des coraux cultivés dans des conditions strictement contrôlées, et donc les résultats ne peuvent être extrapolés qu’avec prudence pour prédire ce qui se passe dans l'environnement naturel où de nombreux paramètres varient. En revanche, de telles études en laboratoire sont indispensables car elles permettent de déterminer l’effet ciblé d’un seul facteur environnemental et donc d’avoir un aperçu clair de la physiologie comparative des coraux constructeurs de récifs et de leur réponse à un stress environnemental.
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
- Dr Alexander Venn
- Dr Sylvie Tambutté