Publication en Biologie Médicale - Equipe Mécanismes de résistance aux thérapies ciblées

Les patients souffrant d'insuffisance rénale terminale sont dialysés afin d’éliminer les « déchets » présents dans le sang, qui est alors réinjecté, « propre », aux mêmes patients. Les fistules artério-veineuses (FAV) sont l'accès vasculaire privilégié pour ces hémodialyses. Cependant, elles sont sujets à un taux d'échec élevé en raison de l'hyperplasie néo-intimale (prolifération de cellules musculaires lisses) et de la sténose (rétrécissement et/ou obstruction de la fistule). L’hypoxie créée par la fistule pourrait ainsi participer à ces échecs.

L’équipe du Dr Nathalie Mazure (ex-IRCAN, actuellement C3M), en collaboration avec le département de chirurgie vasculaire du CHU de Nice et le département de Biologie Médicale du Centre Scientifique de Monaco, a étudié le lien entre l’hypoxie et l’expression de l’ostéopontine (OPN). L’OPN est une protéine matricellulaire impliquée dans de nombreuses fonctions biologiques et pathophysiologiques telles que l’arthérosclérose, le cancer ou des maladies inflammatoires chroniques.  Une surexpression de l’OPN avait été observée précédemment lors des fistules artério-veineuses. Sa fonction a donc été étudiée dans la formation de la fistules artério-veineuse au sein des cellules composant les trois couches des parois des artères et des veines : les fibroblastes, les cellules musculaires lisses et des cellules endothéliales. Aucune des cellules en monoculture n'a montré une induction de l'ostéopontine suite a un stress hypoxique, tandis que les cellules, mises en co-culture, sécrètent de l'ostéopontine en réponse à l’hypoxie.

Les changements d'oxygénation (hypoxie), qui se produisent pendant la maturation des fistules artério-veineuses, induisent la sécrétion de l’ostéopontine à travers les interactions cellule-cellule entre les différentes couches cellulaires qui forment ces fistules. L’ostéopontine va à son tour favoriser la prolifération des cellules endothéliales et pourraient participer à l’hyperplasie néo-intimale.

 

 


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